Le concile de pierre by Grangé Jean-Christophe

Le concile de pierre by Grangé Jean-Christophe

Author:Grangé,Jean-Christophe [Grangé,Jean-Christophe]
Format: epub
Tags: Policier
Publisher: Alexandriz
Published: 2000-01-24T14:00:00+00:00


37

LE premier détail qu’elle remarqua en pénétrant dans son appartement, ce fut le voyant rouge du répondeur, qui clignotait encore, dans sa chambre. Elle n’était pas certaine de vouloir l’écouter. La dernière fois qu’elle avait pris connaissance des messages, cela avait déclenché une réaction en chaîne qui l’avait propulsée jusqu’à la fondation Bruner et ses violences.

Elle traversa le salon, gagna sa chambre, puis s’assit sur le lit, exactement comme la veille, en observant la lumière rouge qui pulsait à la manière d’un cœur. Elle entendait déjà, mentalement, les messages de sa mère, aussi brefs que des coups de feu. Ou les appels de ses confrères scientifiques, tombés par hasard sur l’article du Monde. Cette dernière idée lui rappela qu’elle n’avait pas foutu les pieds à son travail depuis... Depuis combien de temps déjà ?

Le téléphone sonna. Diane fit un bond sur sa couette. Sans réfléchir, elle décrocha.

— Mademoiselle Thiberge ? entendit-elle.

La voix lui était inconnue.

— Qui êtes-vous ?

— Je m’appelle Irène Pandove. Je vous appelle à propos de l’article paru hier soir dans Le Monde, sur la mort de M. Rolf van Kaen.

— Co... comment avez-vous eu mon numéro ?

— Vous êtes dans l’annuaire.

Diane pensa, assez stupidement : « C’est vrai, je suis dans l’annuaire. » La femme reprit, d’un ton grave et calme :

— Vous ne vous méfiez pas assez, et vous avez tort.

Des picotements hérissèrent sa nuque.

— Qu’est-ce que vous voulez ? demanda-t-elle avec hostilité.

— Je voudrais vous voir. Je possède des informations qui pourraient vous intéresser.

— Vous connaissiez Rolf van Kaen ?

— Indirectement, oui. Mais ce n’est pas de lui que je veux vous parler.

Diane conserva le silence. Elle pensa : « Peut-être une cinglée, qui veut jouer avec mes nerfs. Ou seulement m’extorquer de l’argent. » Elle interrogea :

— De qui alors ?

— Je veux vous parler du petit garçon que j’ai adopté, voici cinq semaines.

Le froid s’approfondit sous sa peau. Elle songea à ses veines – des nervures emplies de sève glacée.

— Où... où l’avez-vous adopté ?

— Au Viêt-nam. A l’orphelinat Huaï.

— Avec l’association Boria-Mundi ?

— Non. Pupilles du monde. Mais là n’est pas l’important.

— Qu’est-ce qui est important ?

Irène Pandove ignora la question et poursuivit sur le même ton placide :

— Vous allez devoir venir. Je ne peux pas me déplacer. Mon fils n’est pas très bien depuis quelques jours.

Dans les artères de Diane, la sève passa au zéro absolu.

— Qu’est-ce qu’il a ? Il a eu un accident ? demanda-t-elle.

— La fièvre. Des torrents de fièvre.

Elle songea à Lucien. Aux pics de température qui étaient survenus, à Daguerre qui lui assurait que le phénomène ne présentait aucune gravité. Elle se rappela tout à coup son pressentiment, qui l’avait cueillie deux nuits auparavant, alors qu’elle s’endormait : quelqu’un, quelque part, devait partager son cauchemar... Irène Pandove poursuivit :

— Venez me voir. Le plus tôt possible.

— Où êtes-vous ? Quelle adresse ?

La femme habitait à près de mille kilomètres de Paris, dans l’arrière-pays niçois, à Daluis. Diane nota l’adresse et ses indications. Elle réfléchissait déjà. Premier vol du matin.



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